La mosquée à Nando

Nando détient un statut spécial en raison de la mosquée unique située au centre du village.
La mosquée a été construite au 12ème siècle et présente un style très différent par rapport à l’architecture de la mosquée ouest-africaine traditionnelle. En effet, la mosquée a une grande ressemblance avec l’architecture Dogon à l’extérieur, tandis que l’intérieur des murs est décoré avec des thèmes islamiques. Les colonnes sont incorporées dans la façade et vers les extrémités, en correspondance avec le toit. Elles sont ornées de multiples pinacles. Dans le même style, un mur bas avec des entrées arquées et des pinacettes pointues entoure le bâtiment. Derrière la mosquée, il y a une petite école Coranique qui faisait également partie de la première restauration.

La mosquée doit être maintenue chaque année. Un plâtrage de boue régulier est nécessaire non seulement pour la solidité totale de la construction, mais aussi pour maintenir le bâtiment stable et protégé.
La restauration de la mosquée impliquait une application systématique de l’écrémage de la boue, qui s’était dissipée en raison de la forte pluie et du manque d’entretien. La bonne qualité de l’argile était nécessaire pour un bon résultat. Celle-ci nécessite du temps pour la fermentation et l’ajout d’additifs comme le fumier d’âne et les raisins sauvages. Cela empêche les fissures dans la nouvelle peau d’argile, qui risque de perdre la résistance à la pluie. Développer et rafraîchir les connaissances locales a permis d’améliorer la qualité de la restauration.
Le rôle le plus important dans la restauration est joué par les habitants du village. Environ 60 personnes participent à la restauration, où chacun a son propre rôle. Certains d’entre eux recueillent le bon banco (boue), certains travaillent sur le mélange et la préparation de la boue, les femmes s’occupent de l’eau et d’autres sont en charge du plâtrage.
Au cours de la restauration, l’assistance de l’ADI et la supervision de Boubacar Kouroumanse (l’expert de Djenné) guident la communauté locale, en la sensibilisant quant aux  valeurs historiques, sociales et culturelles du patrimoine.